samedi 26 octobre 2013

ARRACHÉ AUX TAMBOURS DE L'ORAGE

  On trouve des traces d'OGM dans les endroits les plus reculés d'Amazonie et tandis que j'écris ces lignes, l'Organisation Mondiale de la Santé vient d'annoncer qu'aussi éloigné que l'on soit de la société industrielle, l'air que nous respirons est désormais cancérigène. Ce qui est plus inquiétant encore, c'est que l'on accorde peu d'importance à ces nouvelles, vite banalisées par le rythme fou de l'information. Rien ne change jamais des causes du désastre, qui ne fait qu'empirer. En ce début de troisième millénaire, le futur de l'espèce humaine semble donc suspendu à un fil.

  Loin de Babylone, l'aliénigène que je suis devenu se met à croire que les êtres humains ont scellé, dans leur inconscient, une sorte de pacte pour le suicide collectif. Au-delà des individualités, interrogeant les ombres de l'espèce qui échappent aux intentions conscientes, l'homme-médecine distingue dans tout cela une sorte de maladie spirituelle à caractère létal. Il est possible que les humains ne supportent plus davantage leur mal-être psychologique et sociétal - dû à une sorte de décrochage métaphysique - ni la vision froide et sombre de la réalité moderne, où apparaît leur monstruosité. C'est pour cela que nous aurions décidé, devenus nuisibles, de mettre fin à ces souffrances et de nous éteindre en tant qu'espèce.

  Comme on le fait parfois avec certains malades en phase terminale, la méthode n'a pas le trait soudain d'une guerre nucléaire. Musique relaxante et lumière tamisée, on rêve encore avec Coppens des lendemains qui chantent où l'on colonisera d'autres planètes, pour faire exactement pareil. Mais en réalité, nous avons opté pour le désastre graduel et la mort douce, de sorte que l'on se rende compte le moins possible de ce qui nous arrive. D'aucuns ont même écrit, comme Alain Daniélou, que les dieux chercheraient à se débarrasser des hommes, en leur inspirant justement ces fausses bonnes idées : les centrales nucléaires, les OGM, les pistes de ski à Dubaï, manger des fraises en hiver, etc. Dans tous les cas, nous détruisons les systèmes vitaux de la planète de façon si variée et enthousiaste, qu'il semble que nous soyons déterminés à ce que la tentative de suicide n'échoue pas... [LIRE LA SUITE]

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