mercredi 3 février 2010

LA MARCHE DE TARUKA

La Marche de Taruka aura lieu le Samedi 27 février 2010, de 10h à 17h, sur le site d'Aleyrac en Drôme provençale, à deux heures de route de Lyon et une heure 15 d'Avignon. Une autre date est également prévue pour le Samedi 13 mars 2010, dans les mêmes conditions. ¿Imaninantataq Taruka puriy? Qu'est-ce donc que la Marche de Taruka ? C'est une Marche de Pouvoir placée sous le signe du cerf, Taruka en langue quechua. Rendez-vous est pris aux ruines du prieuré roman de Notre-Dame la Brune, où se trouve une célèbre "source miraculeuse". À pied, nous nous rendrons jusqu'aux terres du Dragon où se trouve la Juncha, le lieu sacré du feu. Nous y célèbrerons un petit rituel de dédicace selon la tradition des lieux, avant de poursuivre notre route vers la Gueule du Dragon, petit aven facile d'accès, situé au coeur de la forêt à une heure de marche. Chacun extraira de ce monde souterrain une graine qu'il ramènera à la surface, et plus particulièrement ce genre de graine qui donne toujours l'impression d'être prête à germer, mais dont la floraison se fait attendre depuis trop longtemps. Au cours de la journée et en fonction des participants, Jean-Luc Colnot (dont le nom adoptif chez les kallawaya est don Juanito Quispe) présentera quelques unes des merveilles du trésor du Dragon, dont la Magie Inconnue, ainsi que la tradition andine.
Silencieuse, La Marche de Taruka inclut des pratiques et exercices ingénieux et simples, permettant de découvrir les trois punkus, les trois portes du corps : bas-ventre, estomac-coeur et cou-tête. Cette Marche de Pouvoir est un itinéraire vers le Sumaj Kawsay, le Bien-Vivre, la plus parfaite interaction possible avec l'environnement. La première porte (punku) est celle qui part du dessous du nombril et descend jusqu'aux pieds. Elle correspond au monde souterrain (uku pacha), aux instincts, à ce qui n'a pas encore germé, au potentiel, au royaume des morts et de ce qui est encore à naître. Elle développe les vertus liées à Munay, l'amour. On peut aussi traduire Munay par volonté. Cependant, il ne s'agit pas d'un vouloir cérébral, forcé et crispé. C'est quelque chose qui est de l'ordre de l'instinct naturel. La volonté qu'a la fleur de s'ouvrir est munay, la volonté qu'a la vigne de porter ses fruits est Munay. La volonté qu'a le soleil de briller est Munay. Munay est la parfaite adéquation d'un être à son rôle dans le monde. Munay est ce pour quoi l'on est vraiment fait. A-t-on parfois le sentiment de ne pas être à sa place, là où l'on est ? On trouvera alors d'immenses ressources dans le travail d'enracinement que propose la première porte du corps, Munay Punku. Cette porte trouve un écho dans le cerveau reptilien et l'animal auquel elle correspond est le serpent.
La seconde porte (punku) occupe la zone de l'estomac et du coeur, deux organes qui ne se reposent jamais. Elle correspond au monde d'ici et maintenant, le kay pacha. L'un de ses domaines privilégiés est le sentiment, intermédiaire entre le sentir (monde d'en-bas) et le savoir (monde d'en-haut). Cette seconde porte constitue d'ailleurs un point de convergence entre les deux mondes extrêmes, l'interne et l'externe, le bas et le haut. Elle épanouit les vertus liées à Ruway, le faire, l'agir. Cette vertu est significative d'un certain travail, ouvrage d'équilibre certes, mais aussi d'équilibriste, puisque l'on ose y jouer sur la valeur créative des déséquilibres, qui mettent toutes choses en mouvement. Ruway équivaut à accomplir et réaliser. On nomme cette deuxième porte, "la porte du faire", Ruway punku. Elle se reflète en écho dans le système lymbique, et l'animal auquel elle correspond est le félin, et plus particulièrement le puma.
Couvrant l'espace des clavicules au sommet de la tête, la troisième porte (punku) correspond au monde d'en-haut, le hanan-pacha, dont le domaine est celui des abstractions, de la sagesse et de la compréhension. Elle développe les vertus liées à Yachay, qui signifie connaître. Ici s'épanouit l'habileté du penser tout autant que du non-penser. S'y déploie, tel un art, la vision précise et panoramique, la décision et l'attitude juste, la parole intelligente qui va dans le sens du vaste et vaillant Allin Kawsay, la "splendide existence" autrement nommée Sumaj Kawsay, le Bien-Vivre. Pleine de cette dignité d'être au monde, la troisième porte, qui est la "porte de la connaissance", Yachay punku, a une correspondance dans le neo-cortex. Son animal est l'oiseau, et plus particulièrement le Condor.
Les bois de la Taruka commencent désormais à pousser, à s'élancer vers le ciel, tandis qu'elle est guidée par les trois vertus de Munay, Ruway et Yachay (l'amour, l'action et la connaissance). Ses bois ne sont plus seulement un symbole ou de simples cornes, mais un outil opératif de reliance au monde, de plongée télépathique dans l'espace libre et ouvert de la vie. Et plus le cerf marche de son pas élégant, flairant l'air vif des montagnes et les fragrances de l'humus, s'épanouissant à toute vibrante sensorialité, plus ses bois se développent. Ils deviennent alors des antennes sensibles et intuitives, à la fois émettrices et réceptrices du illa, force cosmique grosse de cette clarté émanée du hanan pacha. Le magnifique rayonnement du illa est ressenti comme une bénédiction.
La réservation est obligatoire. Prévoir un repas tiré du sac, des chaussures de marche et des vêtements de saison. Contribution de 15 euros destinée à la réfection du lieu (Terre du Dragon). Pour tout renseignement pratique complémentaire, vous pouvez nous contacter par mail à : XXXX@XXXX.XXX

13 commentaires:

Anaël Assier a dit…

prem's !

Anaël Assier a dit…

Enfin je voulais dire "premier à lire", parce que pour la ballade, je pourrais pas.

ça à l'air coulos pourtant, et cherpa en plus...

En espérant que tu vas selon tes souhaits.

A

Don Juanito a dit…

Bonjour amiguito. Alors ce sera peut-être pour une prochaine fois, qui sait ?

Anaël Assier a dit…

En effet, qui sait ? tout est possible et vous n'êtes pas très loin.

PS : Félicitations pour tes derniers articles. Instructifs et plaisants à lire.

Elcmar a dit…

Dommage que je sois si loin...

Don Juanito a dit…

J'aurais aussi apprécié de te rencontrer Elcmar.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Don Juanito a dit…

Ssss.... Si quelqu'un a une solution contre les spams viagra et autres robots publicitaires, je suis preneur. Car je suis pas loin d'avoir à modérer les commentaires de ce blog pour cette seule raison.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

Bonjour,

Vraiment très agréable surprise !
Je ne connaissais pas le peuple Kallawaya.
Vos écrits sont très bien fait.
C’est avec plaisir que je lis vos articles.
Il me vient de nombreuses questions.
Hélas j’ai pu lire que les Maestro n’aimaient pas beaucoup les questions.
J’aime la sagesse andine, et j’aime utiliser les plantes médicinales aussi bien que les minéraux pour soigner.
Je souhaiterai avoir de plus amples informations sur la culture que vous décrivez avec passion.
Il existe les livres de Ina Rosing… hélas introuvables !
J’espère que vous accepterez d’échanger un peu avec moi.
Merci de faire mieux découvrir à la France, ce peuple des Andes.

Amitiés, RGB

Don Juanito a dit…

Merci de votre intervention. En effet, les livres de Rösing n'existent pas en français. Il n'y a d'ailleurs quasiment pas d'ouvrages étudiant ce sujet dans notre langue. Vous pouvez néanmoins tenter de vous procurer de Thierry Saignes "Les chemins du vent : langue, chamanisme et origine des kallawaya", édité par le CNRS. Ou bien encore le livre assez complet de Louis girault : " kallawaya, guérisseurs itinérants des Andes ". Ce dernier comporte tout de même quelques erreurs. Il assure par exemple qu'aucun chroniqueur de la période coloniale ne fait mention des kallawaya alors que Ina Rösing dément l'information et répertorie toutes les chroniques en faisant état.
Vous pouvez consulter en ligne de larges passages du livre de Girault à cette adresse :

http://books.google.fr/books?id=Dj6LLC8Wj9YC&printsec=frontcover&dq=kallawaya+%22louis+girault%22&source=bl&ots=hZUPlZeucZ&sig=cuaknmzQ7610q2zKjwWFqhLkMm8&hl=fr&ei=D9iQS7v9EsyC4Qa92OGzDQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAYQ6AEwAA#v=onepage&q=&f=false

Il est vrai que les kallawaya ne procèdent pas par question-réponse. Ils utilisent une pédagogie particulière où l'on préfère montrer et placer l'apprenti en situation de pratique, plutôt qu'expliquer verbalement. Cette sagesse met donc l'accent sur la pratique et le savoir-faire. Dans cette optique, internet est évidemment limité et l'on ne peut s'en tenir qu'à des généralités. Cela dit, vous voyez bien que je ne mords pas et que je réponds aux questions, dans la mesure du possible.
A bientôt donc,

Don Juanito a dit…

ATTENTION : Pour LA MARCHE DE TARUKA, les inscriptions sont closes et le lieu de rdv a changé.

Anonyme a dit…

Bonsoir,

Merci pour vos réponses.
Je vous souhaite bonne continuation.
A bientôt!
RGB