vendredi 28 septembre 2007

SANS BRILLER ELLE LUIT

Ses yeux pendent, sans désir, de ses orbites creuses
Aucun attrait en Elle pour tout ce qui s’obtient :
Rien ne peut la combler, hormis l’inépuisable.

Sans briller Elle luit, et reluit
Des soleils qu’Elle avale pour nourrir sa noirceur.


Un regard qui La cherche ne La retiendra pas.
Que pourrait-Elle trouver dans des yeux qui La figent ?
Un regard qui La veut ne La touchera pas.
Que pourrait-Elle trouver dans des yeux qui implorent ?
Aux amants à genoux qui supplient et L’attendent jamais Elle ne se donne.

Aux Errants décharnés

que la peur a quitté — jusqu’à la moelle même de leurs os —
que l’amour a vidé — de l’attente d’un autre —
qui jouissent déjà en eux de leur moitié — comme elle jouit de la sienne —

Elle va s’offrir d’Elle-même aux croisées des chemins
Et les laissera seuls, droits, calcinés

dans une aube qui pointe.

Ses pieds qu’ils ont baisé ne laissent pas d’empreinte
Ses pas vides de trace ne marquent aucun sentier

Au plus obscur Elle va
solitaire
Au plus sombre Elle se glisse
en secret



Car au cœur des ténèbres

dans le plus noir du noir
Elle danse et jubile
chevauche la lumière

Nous appelons silence ses hurlements de joie

Dominique-Jacqueline Feraud

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